Hêtraie-sapinière

Les hêtraies-sapinières présentent une strate arborée dense et fermée, formée par des hêtres et des sapins.

Ces forêts se développent dans des situations et topographies variées :

• sur des versants ;
• sur des sommets de croupes ;
• sur les plateaux ;
• dans des fonds de combes...

Elles occupent des sols frais, habituellement épais et aux bonnes réserves hydriques. Les substrats recouverts sont divers bien que souvent calcaricoles et moyennement à assez pauvres en nutriments.

Assez peu de lumière atteint habituellement le sol. La litière de feuilles mortes se décompose lentement et tend à s’accumuler. Par conséquent, les strates inférieures - arbustives et herbacées - sont le plus souvent peu fournies, clairsemées ou absentes. Elles deviennent plus exubérantes dans les peuplements âgés, aérés ou clairiérés.
Ainsi, dans les boisements les plus denses et fermés, le sous-bois est largement dominé par la litière de feuilles mortes. A l’opposé, la strate herbacée s’enrichit significativement dans les taillis vieillis ou les stations sur rocaille et éboulis au couvert arboré plus clair.

L’aspect de ces boisements varie :

• selon les traitements sylvicoles ;
• en raison de perturbations naturelles comme l’accumulation de neige lourde sur les arbres ;
• en fonction des caractéristiques stationnelles. Par exemple, les formations sont plus basses et branchues sur les sols secs et plus élancées sur les sols profonds.

Les hêtraies-sapinières constituent un stade climacique.
Partiellement déboisées au cours des siècles derniers pour permettre l’installation de prairies et de pâtures, elles se reconstituent lentement en cas d’abandon : prairie forestière puis boisements pionniers et réinstallation lente du hêtre puis du sapin.

Ces boisements n’ont pas échappé à la multiplication des pistes forestières et des dessertes d’exploitation. Cela a conduit à leur fragmentation et à une pénétration humaine accrue. L’intensification des pratiques sylvicoles nuit également à leur bonne conservation.
Peu de ces forêts bénéficient de mesures de conservation. Néanmoins, étant le type de forêt le plus répandu des Alpes du Nord, on ne peut pas dire qu’elles ne sont pas intégrées dans les espaces naturels protégés.